Lorelaï McNamara
FACECLAIM : dianna agron - moonlight.
| Sujet: Re: they say that falling in love is magic (lorelaï) Mer 13 Mar - 23:03 | |
| I. i was younger then, take me back to when BELFAST, IRLANDE + mars 2004. Assise derrière l'immense vitre d'une des salle de visite de la prison de Portlaoise, Lorelaï ne savait pas exactement à quoi s'attendre. Elle avait quitté Londres il y a de ça trois mois dans le seul et unique but de finalement revoir sa mère. Si l'envie de savoir était présente, elle n'avait pas réussi à passer les portes de la prison avant cette fameuse matinée. Pendant de longues années, la jeune fille n'avait jamais ressenti le besoin ni l'envie de retourner en Irlande. Seulement voilà, elle venait d'apprendre que sa mère était en prison depuis plus de dix ans alors que son père l'avait toujours dite morte. Il fallait avouer que la petite blonde ne comprenait absolument pas le pourquoi de ce grand secret. Il avait bien tenté de lui expliquer, lui dire la vérité sur leurs anciennes activités, l'IRA, les attentats, les meurtres dans lesquels son ex-femme était impliquée. Rien n'y faisait. Lorelaï n'y croyait pas. Elle ne voulait pas y croire. Sa propre mère ne pouvait pas être une tueuse de masse ou une terroriste. Ce n'était pas possible que ce sang puisse couler dans ses veines. Ce n'était pas possible qu'elle puisse faire partie de la famille d'une des plus grandes activiste de l'IRA. Se mordant machinalement le pouce, la jeune fille fit un sursaut sur sa chaise lorsque sa génitrice apparut derrière l'immense plexiglas. Déglutissant avec difficulté, elle mit quelques minutes avant de décrocher le téléphone. Siobhán McNamara semblait impassible, aucun sentiment ne paraissait dans ses grands yeux vert. Il n'y avait pas un bruit dans le parloir, personne n'osait leur dire quoi que ce soit. Sa réputation la précédait et quatorze ans après, il n'y avait toujours pas un seul garde ne comptait la presser. « Je me demandais justement quand est-ce ma fille allait venir me voir. » Cette voix à la fois rauque et sirupeuse lui fit froid dans le dos. Se raclant la gorge, il lui fallu quelques secondes afin de pouvoir remettre ses idées en place. « Aux dernières nouvelles, vous étiez morte. » Murmura Lorelaï sans pouvoir lever les yeux. Siobhán avait une présence, une aura qui lui faisait presque peur. « Vous ? » Éclatant de rire, elle ajusta sa blouse avant de s'avancer de la vitre. « Je suis ta mère, pas besoin de me vouvoyer. Que fais-tu dans mon château ? » Lorelaï voulait savoir. Elle avait besoin de savoir comment tout ça avait pu arriver. Que faisait-elle en prison ? Pourquoi son père lui avait menti durant toutes ces années ? « Nous nous sommes fâchés. Papa et moi. Je voulais en savoir plus. Sur vous. » Il n'en fallait pas plus pour que Siobhán se lance dans un monologue. Elle avait attendu patiemment que sa fille la rejoigne enfin. Qu'elle prenne part à cette cause qui lui tenait tant à coeur. En plus d'une demi heure, tout fut raconté, pas un détail mit de côté. Son père qui était anglais se devait de mentir pour ne pas être traqué, les meurtres, les attentats, la fierté de faire part de l'IRA, sa haine envers l'Angleterre. Elle ne mit rien de côté et ceux sous le regard dépité de Lorelaï. Elle mentionna la descendance d'un des plus grand clan d'Irlande, la légitimité noble qu'elles avaient, que tout cela était dans son sang. Elle sonnait tout simplement folle. La jeune fille s'en voulait énormément de ne pas avoir écouté son père, de ne pas l'avoir crû, d'avoir quitté le domicile familiale sans lui donner de nouvelle. Une part de la petite n'arrivait pas à croire que sa mère avait toujours les mêmes idées et n'avait pas évoluée durant ses quatorze dernières années. Elle n'avait aucun remords et le disait elle même, si c'était à refaire, elle le re-ferait sans aucune hésitation. Siobhán s'était mise dans l'idée de faire plier sa fille, de lui faire comprendre que arrivait pour une raison, qu'elle devait la rejoindre pour la cause. Pendant une fraction de seconde, il fallait avouer qu'elle réussi a émettre le doute dans l'esprit de la petite blonde, cela n'avait duré qu'une seule seconde. Si elle ressentait toujours de la colère à l'égard de son père pour toute cette mascarade, il y avait à présent une parfaite certitude de ne pas vouloir sa mère dans sa vie.
ÉDIMBOURG, ÉCOSSE + septembre 2010. « Il va arriver Rory, tu sais bien qu'il était à l'autre bout du pays. » Hochant la tête, la jeune femme lança un petit sourire à sa meilleure amie, pour tout avouer elle n'y croyait pas vraiment. Son père devait être de retour depuis déjà trois jours et il n'avait donné aucune nouvelle. Tout à coup, on frappa à la porte, sursautant presque malgré elle, Lorelaï mit quelques secondes avant de se lever du canapé. « Nous voudrions parler à Lorelaï McNamara » Le regard froid et perçant du militaire irlandais lui fit froid dans le dos, se tournant instantanément vers Cordelia, elle se demandait ce que sa mère pouvait bien encore avoir fait pour que l'armée vienne toquer à sa porte. Haussant les épaules pour lui faire comprendre qu'elle ne comprenait pas grand chose non plus, sa meilleure amie se posta à ses côté avec une aisance qu'elle ne lui connaissait pas. « Que peut-on faire pour vous ? » - « Écoutez, ce n’est jamais une chose facile à dire. » Commença l’homme en noir qui se tenait comme un piquet aux côtés des militaires. « Votre père a été retrouvé mort dans sa chambre d'hôtel. Nous pensons à un coup de vengeance. » Les seules phrases que la petite blonde pouvait retenir était celles-ci. À ce moment précis, le sol venait de céder sous elle. Malgré le fait qu'elle avait eu une énième dispute avec son père, malgré le fait qu'elle ne comprenait pas pourquoi il avait tenté de renouer avec son passé. La sensation qu'une part de son être venait de disparaitre prit pleine possession de son corps. Son père n'était plus. Il y en a qui disent que c'est tout simplement le cycle de la vie, qui pensent qu'ils n'ont pas d’autre choix que de subir durant tant d'années leur petite vie et d'autres qui ne s'y attendent pas. Généralement, ils partent les premiers. Les meilleurs partent toujours les premiers. Parfois, les parents ne font malheureusement jamais un très long chemin aux côtés de leurs enfants. Ils ne leurs disent même pas ou ils vont mais du jour au lendemain ils ne sont plus là. Ils laissent un vide à leurs côtés si vite que personne ne peut s'en apercevoir. Mais ça, lorsque vous êtes enfant, vous ne le vivez pas de la même manière que lorsque vous avez dix-sept, dix-huit ans. Pour les enfants, ce n'est que du passé, ils n'en tirent pas les mêmes conclusions qu'un adulte. Au contraire, ce sont même eux qui vont passer des heures entières à vous consoler parce que vous êtes au fond du gouffre. C'est plutôt paradoxale, parce que se sont les parents qui sont censés prendre soin de leurs enfants et pas inversement. C'est peut être ça justement, l'innocence. Pouvoir être capable de passer outre tout ce que l'on peut ressentir. Ne pas devoir tenir compte de tous les tenants et les aboutissants de leurs actes. Prendre le temps de grandir, justement. Lorsque quelqu'un perd un être cher à cet âge là, cela n'aura pas forcément les même répercutions sur leur futur. Tandis que si cela leur arrive à vingt ans, ils passeront la moitié de leur temps à se poser des tonnes de questions sur le pourquoi du comment, pourquoi lui, pourquoi maintenant, comment cela a-t-il pu arriver. Malheureusement, ils ne peuvent pas avoir de réponses à tout ce méli-mélo qui leur kidnappe le cerveau. Alors ils attendent, que cela passe, parce que soit disant, la douleur fini toujours par s'estomper, un jour ils pourront y penser sans fondre en larme, sans que leur gorge ne se resserre subitement. Lorelaï n'était pas certaine que cela soit vrai. Elle ne croyait pas au fait que les blessures cicatrisent complètement. Parce qu'il y aura toujours des évènements, des actes ou tout simplement des paroles qui aller la renvoyer dans son passé. A cet instant précis ou tout a commencé. Et cette scène leur revient en mémoire, comme un requiem qui n'a jamais vraiment disparu, comme une symphonie inachevée, comme si ils s'y trouvaient. Cette jeune femme qui perd son père, ces hommes qui ne savent pas comment leur annoncer et ça se voit, l'abandon, la tristesse, la colère dans les yeux de cette femme. Mais personne ne sait vraiment comment réagir. La seule chose qui titille et le fait de se sentir abandonné. Parce que cette personne faisait partie de la vie de quelqu'un, mais il encore si tôt pour réaliser. Il y a trop d'évènements qui vont suivre, trop de famille présente, trop de larmes, trop de sanglots, de colère. Parce que ce n'était pas censé ce passer de cette manière. Il devrait être là, lui aussi, à cette table, personne ne devrait le pleurer. Personne ne devrait être dans cet état de choc, de douleur. Mais il y a toujours quelque chose qui vous échappe, sans vraiment comprendre vous suivez le mouvement, vous vous faites emporter par la tristesse de chacun, comme un ballon de baudruche embarqué par le vent. Oui. Ça doit être ça l'innocence. Ne pas être capable de mesurer la gravité de la situation, pouvoir être dans cette église sans s'effondrer. Pouvoir se tenir devant cette tombe ouverte sans réussir à verser une seule larme. Au fond de vous, il est là, il ne vous a pas quitté, vous n'avez pas réalisé. Vous ne réaliserez pas avant longtemps ce qu'il vient de ce passer. Il vous faudra un temps d'adaptation, parce que votre petit cœur n'est pas fait pour endurer tout ça. En rentrant à la maison, vous irez instinctivement dans sa chambre, vous attendrez son arrivé comme à votre habitude. Mais cette fois, il ne sera pas là. Il ne sera plus là pour vous raconter des histoires, pour inventer des situations loufoques, pour vous montrer à sa manière que même si vous être un enfant, il vous aime. Il y aura un manque qui se creusera, petit à petit, sans que vous puissiez réellement vous rendre compte. A cet âge là, vous arriverez à le combler, parce qu'il y a toujours une part d'incrédulité. Mais en vieillissant, vous vous rendrez compte de ce qu'il a manqué, qu'il vous a manqué. Parce qu'il y aura des moments dans votre vie, ou vous allez vouloir avoir son avis, parce que c'est important pour vous. C'est à partir de ce moment là, lorsque vous vous rendez compte que vous ne l'entendrez plus jamais rire, qu'il ne vous racontera plus de bêtises, qu'il ne sera plus à vos côté, que vous vous rendez compte à quel point il vous a manqué toutes ces années. A quel point vous étiez seul, vulnérable et inconditionnellement triste sans lui. Et cette fois, Lorelaï savait qu'elle se sentirait bien plus seule que si elle était encore une enfant. Parce qu'elle n'était plus une petite fille, parce que son père avait été son seul parent, il avait été présent dans tout les moments de sa vie, parce qu'elle était en mesure de comprendre exactement ce qu’il venait de se passer. Elle aurait voulu avoir dix ans, ne pas comprendre ce que voulaient ces hommes en uniforme. Au fond d'elle même, connaissant son passé, elle le savait, elle s'était préparé. À ce qu’un jour, on vienne lui dire qu’il été mort. Elle avait toujours su que ce qu'ils avaient fait, avec sa mère, il allait finir par le payer. Presque vingt ans après, la haine était toujours autant palpable, les ennemis étaient toujours en vie et demandaient vengeance. Il n'était plus là. Il n'était plus là par sa faute. Si Siobhán n'avait pas décidé, un matin, de se mettre dans le camps des rebelles, il serait toujours envie. Il n'était plus là et sa mère était la seule et unique responsable.
LONDRES, ANGLETERRE + janvier 2018. « Attends, tu veux placer mes parents à côtés de ceux de Jenna ? » - « C’est un blasphème ? » - « C'est à dire que.. Les miens ne l’aiment pas vraiment alors je te laisse imaginer l'ambiance avec ses parents.. » - « Tu m’étonnes.. » Murmura Lorelaï presque malgré elle sous le regard interloqué de Ian, arquant un sourcil il lui lança un grand sourire avant de la pousser de son épaule. « Non mais c’est pas que ta futur femme est invivable, c’est juste qu’elle n’est pas spécialement facile. »Tu t’enlises Lorelaï, ça en devient terrible. Pensa-t-elle en roulant des yeux. « Enfin je veux dire, avant le mariage c’est compréhensible. » Tu t’es enterrée toute seule ma grande. C’est de mal en pis avec toi. Laissant échapper un petit rire, le jeune homme haussa les épaules d’un air de dire qu’il n’y pouvait rien. Sur ce point, elle était tout à fait d’accord avec lui, il ne pouvait pas faire grand chose face à elle. C’était sans doute ça le principal problème. Lui tendant l’essai du faire part, elle se mordillait machinalement le pouce en observant chacune de ses réactions. « C’est très.. Vert et rose.. » Balbutia-t-il en écarquillant les yeux. « Elle a choisit les couleurs. » - « Pour de vrai? » - « Ah bah les goûts et les couleurs hein.. » Ian éclata de rire devant son air dépité tout en essayant de chercher ses mots. Elle n’avait pas tout à fait tort, quelle personne censée pouvait associer ce genre de couleurs pour un mariage. Lorelaï avait plus l’impression de préparer un carnaval. Cette jeune femme était décidément très spéciale et son côté bling-bling était tout bonnement hilarant. Non seulement elle voulait quelque chose de grandiose, de royale et pourtant, dans le même temps, elle lui demandait des choses improbables. Voyant Cordelia descendre les escaliers, elle se mordit la lèvre inférieure afin de ne pas éclater de rire devant sa mine décomposée. Levant la tête, la jeune femme lui lança un regard par dessus l’épaule de Ian avant de faire un demi-tour totalement contrôlé et de passer la tête devant la porte. Lorelaï tentait de reporter son attention sur le jeune homme qui semblait bien concentré. Pourtant, la petite brune faisait tout pour la déconcentrer et lorsqu'elle daignait enfin lever les yeux elle lui fit un clin d’œil associé à une superbe grimace. « Il est hot ! » Murmura-t-elle en secouant les mains devant sa bouche avant de sautiller sur place. « Tu veux bien m’excuser une petite seconde, il y a des.. Nuisibles dans cette maison. » Se levant immédiatement, elle entraina Cordelia qui tentait de se débattre avant de jeter un nouveau coup d’œil dans le salon. « C’est lui ton fameux client richissime ? » - « Tu oublies Cordy, ce n’est pas un ami. C'est un client. » - « Regarde moi ce corps. » - « Oui, merci. Je le vois tous les jours depuis deux semaines. » - « Et comment tu fais ? » - « T'as pas passé l'âge de ce genre de connerie? » Demanda-t-elle dans un soupir tout en voyant son amie danser sur place. « Cordy, je t’en supplie, tu ressembles à un véritable zombie, retourne te coucher ! » - « Je dérange c’est ça ? » - « C’est un rendez-vous professionnel. » - « Un rendez-vous professionnel avec un mec qui a l'air d'avoir des pecs en acier et des biceps aussi gros que tes cuisses et qui a un sourire mortel. » - « Cordelia, si tu t'arrêtes pas de suite je t'enferme dans la cave tu m'entends? » Dit-elle dans un cri étouffé en lançant un regard sur le jeune homme. « Toi.. Je te connais tu.. » Mettant une main sur sa bouche, Lorelaï du faire des pieds et des mains pour entrainer son amie dans les escaliers en lui faisant son regard qui signifiait : barre-toi avant que je t’égorge. « Tu es dans la mouise ! » Murmura-t-elle avant de monter les escaliers quatre à quatre en riant. Passant une main sur son visage, la petite blonde tentait de se recentrer afin de ne pas passer pour une véritable demeurée. Ce qui allait être problématique.
« Cette fille est juste un gobelin d’un mètre cinquante et j’aimerais l’attraper, lui arracher ses cheveux et la secouer vraiment, vraiment très fort. » Débitant ça tout en jetant un bouquet de rose sur le canapé, elle poussait un grognement dépité devant l’hilarité de Cordelia qui ne pouvait s’empêcher d’éclater de rire devant la mauvaise humeur de son amie. « Ce n’est pas drôle. Je suis à deux doigts, à deux doigts hein, de la tuer. » - « Elle est angoissée, elle se marie c’est normal. » - « On l’a pas obligée à ce que je sache. » Grommela Lorelaï en se laissant tomber dans un des fauteuil avant d’allumer une cigarette. Pianotant sur le fauteuil, elle lâcha un soupir avant de pousser un cri qui fit sursauter la petite brune. « Je vais l’enterrer dans le jardin celle-là, ça va être vite vu. » - « Je prépare la pelle. » Levant les yeux vers son amie, elle ne pu s’empêcher d’éclater de rire avant de secouer la tête en tirant une bouffée sur sa cigarette. La vérité était simple : cette jeune femme était la pire jeune mariée qu’il lui avait été donné de côtoyer. C’était une véritable hyène et elle ne pouvait pas la voir, même en peinture. Lorelaï n’était pas réellement le genre de personne à ressentir une aversion aussi violente à l’égard de quelqu’un mais cette fois-ci, c’était tout simplement au dessus de mes forces. « C’est Ian le problème ? » - « Je sens des ondes négatives soudainement ! » Répliqua-t-elle en se levant immédiatement tout en faisant de grands signes en sa direction. « Remarque, ça ne m’étonnerait pas tu sais. J’ai bien remarqué vos petits regards en coin. » - « J’ai dis que je sentais des ondes négatives. » Maugréa l'irlandaise en lui tirant la langue. Cordelia éclata de rire et fit la moue, arrêtant de bouger quelques secondes elle se mit à l’observer sous toutes les coutures. « Avoue le, il te plait ! » - « Sérieusement Cordy ? » Elle venait de cracher ça tout en faisant volte face, ne voulant pas se lancer sur ce terrain là sachant trop bien comment cela allait se terminer, Lorelaï lui fit comprendre qu'elle ne voulait plus en parler. N’étant absolument pas d’humeur à commencer ce genre de discussion elle l'intima d’un geste de la main de ne pas continuer. Son amie n’était pas stupide et elle était du genre à tout savoir simplement en la regardant. Ça avait toujours été comme ça entre elles mais pour une fois, elle aurait voulu que cette manière de la connaître par cœur et son entêtement s’essoufflent, ne serait-ce que quelques heures. Pourtant, Cordelia n’allait pas en rester là, elle continuerait à la confronter à la vérité jusqu’au moment ou la petite blonde avouerait enfin ce qu’elle voulait tant entendre. C’était sans compter sur son côté plus que têtu. « C’est con quand même de tomber sous le charme d’un mec sur le point de se marier. » - « Je t’aime mais là, tu m'énerves profondément. » Sortant du salon comme une véritable tornade, elle n'avait qu’une seule envie : marcher. Elle avait besoin de faire le vide et bifurquant sur la droite, elle se laissa porter par le magnifique coucher de soleil qui s’étendait sur la ville.
FOLKESTONE, ANGLETERRE + juin 2018. Sursautant sur place pour se tenir chaud, Lorelaï marmonnait dans sa barbe en maudissant le garçon d'honneur de son client qui avait déjà une demi-heure de retard. À ce moment précis, elle détestait profondément Cole. Il avait intérêt à avoir une bonne excuse à ce retard. Tout à coup, elle senti une main glaciale sur sa nuque suivit d’un éclat de rire. « Tu es vraiment trop tendue blondie! » Susurra Cole avant de m'entrainer dans le petit café qui nous faisait face. La jeune femme hésitait entre le frapper très fort et.. le frapper très fort. « Tu es toujours en retard, je DÉTESTE que tu sois toujours en retard! » Maugréa l'irlandaise tout en déposant ses dossier sur la table. « Je suis vraiment désolé, j'étais avec Cordelia en train d'organiser la future décoration de la salle. » Ses cheveux se dressant sur sa nuque à cette idée, elle ne put s'empêcher de secouer la tête comme pour oublier ce que le jeune homme venait de dire. Cole avait sans doute remarqué à quel point l'ambiance avait tourné car il se permit de commander leur déjeuner sans même lui demander. Ce rendez-vous devait être mis au service de la préparation du mariage de son meilleur ami et pourtant il semblait être à mille lieux de vouloir s'en occuper. « Dis donc, toi et Cody. Une affaire qui roule. » Dit elle alors d'une voix fluette. Elle savait parfaitement que ces six derniers mois, les deux jeunes gens s'étaient rapprochés comme jamais. Ils n'avaient juste pas le cran de l'avouer, de se l'avouer. Cela voulait dire qu'il fallait s'engager en quelque sorte. Très peu pour eux. Du moins c'était ce qu'ils essayaient de faire croire à tout le pays. C'était devenu tellement risible que Lorelaï se demandait quand allaient ils enfin lui avouer qu'il y avait anguille sous roche. « Et apparemment toi et Ian non. » Il regretta instantanément ses paroles alors qu'il croisait son regard. Lui faire de la peine inutilement n'était vraiment pas dans ses plans. « Je voulais pas dire ça. » Lui faisant signe de ne pas continuer sur ce chemin là. Elle lui planta les documents de la salle sous le nez, au moins cela allait l'occuper un minimum. Il savait pertinemment que son meilleur ami doutait de sa prochaine union, qu'il en pinçait pour Lorelaï et que ce mariage était une grossière erreur. Cole en était parfaitement conscient et pourtant, il n'arrivait pas à le lui faire avouer. Tout les quatre formaient un petit groupe qu'il appréciait énormément et il aurait tout donné pour pourvoir annuler ce mariage lui même. « Crois moi, on est en train de se casser la tête pour rien. » - « Je vais mettre une de mes internes sur cet évènement, vous ne n'aurez plus affaire à moi. C'est en parti pour ça que je voulais te voir aujourd'hui. Je te prierai de ne rien dire à Ian, je n'ai vraiment pas envie de devoir dire au revoir. » Voilà qui allait lui clouer le bec.
LONDRES, ANGLETERRE + août 2018. « Encore. Ça m’aide à rien ressentir. » Tendant son verre à Cordelia, son amie lui intimait du regard de la servir à nouveau lorsque celle-ci secoua la tête avec un air désapprobateur. « Rory.. » La petite blonde leva alors immédiatement une main en sa direction, comme pour lui demander de ne pas commencer. Elle savait exactement ce qu’elle allait lui dire mais elle n’avait pas la force, pas tout de suite. Son amie venait enfin de se décider de remplir son verre de tequila et ce fut avec un sourire plus que forcé que Lorelaï le pencha en sa direction avant de le boire d’une traite. Elles avaient quitté Londres deux semaines auparavant et il était inutile de préciser que ce retour inopiné à Édimbourg ne leur faisait pas spécialement plaisir. L'irlandaise avait eu besoin de mettre le plus de distance possible entre cette ville et elle. Ou plutôt, entre lui et elle. Il fallait bien avouer que tomber amoureuse d'un homme sur le point de se marier n'avait pas été prévu au programme, elle s’en voulait et se détestait de ressentir une chose pareille. Néanmoins, si il y avait bien une chose qui la faisait encore plus enrager, c’était sans doute le fait que Cordelia l’ait suivie. Revenir ici à cause de cette histoire idiote n’avait pas dû être une chose facile et pourtant, cela les avait rapprochées encore plus. Parfois, il lui arrivait de penser qu’elle avait vraiment énormément de courage pour la supporter et surtout pour rester son amie malgré son caractère de cochon. « Il va falloir qu’on en parle. » Laissant échapper presque malgré elle un petit rire, Lorelaï lui lança un regard bourré de sous-entendus avant de saisir une cigarette. Ça aussi il fallait pensé à cesser. Elle passait ses genoux sous son menton avant de tirer une longue bouffée et de regarder mon amie qui semblait bien dépitée. « De quoi ? Pourquoi tu veux en parler ? » - « Parce que je ne vais pas te laisser dans cet état pour te retrouver recroquevillée sur le canapé tous les jours pendant six mois. » - « C’est vrai que c’est vachement mon genre. » La coupa la petite blonde avec ironie. Non, elle n'était définitivement pas le genre de personne à se laisser dépasser de cette façon. Si elle souffrait, c’était toujours en silence. « Tu es bouleversée. » - « Je ne suis pas bouleversée. » - « Si. Ça t’emmerde qu’il soit avec quelqu’un d’autre. » - « C’est une question piège ? » S’attendait-elle vraiment à ce que la réponse soit non ? La jeune femme prit alors place à ses côtés en poussant un long soupir. « Tu sais, il ne m’avait pas l’air vraiment convaincu par toute cette histoire de mariage. » - « Ça fait plus d’un an, tu appelles ça ne pas être convaincu ? » Ouvrant plusieurs fois la bouche, elle semblait chercher ses mots sans pour autant savoir quoi dire ni quoi faire. Passant une main dans ses cheveux, elle se mit à mordiller son pouce en l’observant longuement, comme si il y avait quelque chose qu’elle ne lui disait pas. Cordelia était plus que gênée par tout ça, il n'y avait aucun doute là dessus. « T’es pas obligée de rester là avec moi tu sais. » - « Tu veux que j’aille où ? Je ne te laisse pas c’est tout. » Lâcha-t-elle en saisissant sa main. Au vu de son comportement, la jeune femme avait presque l’impression d’être en deuil. Elle avait une véritable aversion pour la perte de contrôle et ne savait pas si la période à venir allait être facile à vivre. Le premier jour où elle avait rencontré Ian, elle n'avait aucune idée de qui il était, de sa fortune, de la famille qu'il avait, que c'était lui qui avait fait appel à sa société pour organiser le mariage. Ce n'était que lui, son sourire et ses yeux. Surtout ses yeux. Il l’avait déstabilisée en un quart de seconde et lorsqu’il s’était présenté, son coeur s'était littéralement serré. Vous connaissez ce sentiment, lorsque vous êtes dépités au plus haut point et que vous ne pouvez rien y faire ? C’était son sentiment exact. Cordelia avait été la première à la taquiner sur le sujet, à dire que c’était vraiment stupide d’être sous le charme d’un homme quasiment marié. Elle n’avait pas tort, c’était une véritable connerie.
ÉDIMBOURG, ÉCOSSE + janvier 2019. « LORELAÏ! » La voix cassée de la petite brune résonnait dans toute la maison depuis bien dix minutes avant qu’elle ne se rende compte que son amie hurlait en retour depuis le jardin. Sortant tel un boulet de canon, la jeune femme s’appuya sur un des sièges afin de reprendre son souffle. « Il fait si froid que tu es en footing permanent dans la baraque ? » Demanda-t-elle en fermant son ordinateur d’un coup sec. Elle avait l’air sur le point d’imploser et il n’y avait pas grand chose qui se passait dans le quartier pour qu'elle se mette dans un état pareil. À moins que quelque chose de de fou soit en train de se passer, Cordelia n’était pas le genre de jeune femme à s’exciter pour un oui ou pour un non. Arquant un sourcil en faisant un mouvement d’épaule, Lorelaï lui lança un regard qui voulait dire : tu parles oui ou merde ? « Tu ne devineras JAMAIS qui j’ai vu à Dean Village ! » Prenant sa tasse de café son amie fit mine de réfléchir avant de faire la moue. « Devine ! » - « Tu viens de me dire que je ne devinerais jamais ! » - « Fais un effort bordel Rory. » - « Faut savoir aussi.. » - « Lorelaï. » - « Mais j’en sais rien moi ! Le maire à poil ? » - « Je te rappelle que le maire fait très, très, très peur. » - « Outre le fait que cette vision va me hanter toute ma vie, ça pourrait être drôle. » - « COLE! » Hurla-t-elle alors en levant les bras au ciel et en sautillant sur place. Une minute de silence, comment ça ‘Cole’ ? Cole notre, du moins son, Cole ? De Londres ? « Me dit pas que.. » - « Je sais pas ! » - « Pourquoi t’as l’air d’être toute excitée ? » - « Parce que je suis toute excitée ! » - « Je croyais que tu t’en fichais de lui. » Dit alors Lorelaï d’un air plus que détaché en reclassant quelques papiers et en rallumant son ordinateur. Elle l’entendit soupirer et maugréer dans sa barbe lorsque soudain elle se planta devant elle, un poing sur les hanches. « Tu sais ce que ça veut dire..? » - « Que tu vas baiser ? » Elle venait de lui dire ça avec un naturel désarment et ne pu s'empêcher d’éclater de dire devant son regard dépité. Cela dit, la présence de Cole, à Édimbourg, soulevait une question plus qu’importante : était-il recherché par Interpol ? Il n’était pas le genre de personne à supporter ce genre de ville, ce genre de météo, il avait toujours clamé haut et fort que Londres était une ville parfaite et qu’il n’irait jamais s’enterrer ailleurs. Aussi, était-il seul ? Ou était-il avec son ami de toujours ? Elle n'était pas certaine de pouvoir assumer la présence de Ian par ici. Deux mois que qu'elles étaient rentrées au ‘pays’, deux mois que Lorelaï faisait tout ce qui était en son pouvoir pour s’occuper le plus possible afin de penser à autre chose. Cela dit, ça aurait été plus qu’ironique de le retrouver en ville. « Non pas baiser. » Dit alors Cordelia avec une moue boudeuse. « Ça veut dire que Ian est peut être avec lui. » Pourquoi venait-elle de confirmer ce qui l’inquiétait le plus. Pourquoi était-elle toujours aussi excitée en annonçant ça ? Et pourquoi elle était si heureuse de leur présence ? Beaucoup de questions auxquelles la demoiselle ne répondrait pas. Néanmoins, la petite blonde ne comptait pas me terrer chez elle afin de ne pas faire de mauvaise rencontre. Elle sentait qu'Édimbourg allait soudainement devenir un témoin du désastre de ma vie sentimentale.
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